Vouspourrez y admirer des tenues complètes d’époque de la première et de la deuxième guerre mondiale mais également l’équipement utilisé par les poilus. Vous y verrez des objets du quotidien mais aussi des objets fabriqués dans les tranchées. Des témoignages écrits et photographiques seront présentés au public afin de mieux s’immerger dans la peau d’un Par Gérard Héraud Publié le 14 Nov 14 à 1006 Dans les tranchées, le temps s’étirait, les Poilusont appris à utiliser les douilles, éclats d’obus, balles, lames, fusées, cartouches… Sous leurs mains ces objets, qui ont donné la mort, reprennent vie, amenant avec eux leur lot d’espoir. Entre les bombardements, les combattants se précipitaient dans les trous d’obus, pour récupérer les matériaux. L’aluminium, par exemple, est fondu de façon artisanale dans une cuillère ou une calotte d’acier, sur un feu de bois. Que fabriquaient-ils ? Des objets utilitaires, Ces objets sont en partie nés de la pénurie liée à la guerre briquets, porte-crayons, coupe-papier, cure-pipe, briquets… Le tabac est indispensable au moral des troupes, un briquet est alors très pratique tout comme le coupe-papier pour la correspondance. Certains objets étaient destinés à l’arrière pour montrer leur attachement à la famille, leur fiancée ou leurs amis. Beaucoup de soldats envoyaient des bijoux mais aussi des bibelots des tranchées comme les coquetier, les jouets… Les objets réalisés et ciselés par les combattants sont des représentations du patriotisme, du besoin de protection, de la foi, du désir féminin prénoms féminins, trèfle, chiffre 13, crucifix, angelots…. Olivier Desvignes, employé à la communauté de communes, collectionne les objets d’art des tranchées, Je suis passionné par ces objets que mes deux arrières-grand-pères m’ont laissés. J’ai eu la chance de les avoir connus, il m’ont raconté la vie dans les tranchées, l’un était dans un régiment de zouaves, l’autre a combattu à Verdun, il a reçut un éclat d’obus à la cuisse et a été gazé.» Il fait toutes les brocantes et vide-grenier à la recherche de la pièce manquante à sa fabuleuse collection. Olivier prête certaines pièces pour les expositions locales, à l’occasion du centenaire de la Grande Guerre, ainsi vous pourrez admirer sa collection à l’exposition de la mairie de Talmont-Saint-Hilaire et celle de article vous a été utile ? Sachez que vous pouvez suivre Le Journal des Sables dans l’espace Mon Actu . En un clic, après inscription, vous y retrouverez toute l’actualité de vos villes et marques favorites.
Lessoldats creusent dans la terre des fossés profonds d’environ 2 mètres, surmontés de sacs de sable. Ces fossés s’appellent « des tranchées ». Il existe plusieurs lignes de tranchées, séparées de centaines de mètres et reliées entre elles par des boyaux. Dans la tranchée, il y a des emplacements
AccueilCultureMusique En partenariat avec Qobuz, plateforme musicale haute qualité Publié le 17/11/2014 à 1312, Mis à jour le 17/11/2014 à 1313 Boîtes de conserve en guise de percussions, bouteilles transformées en xylophones... sont les instruments que maniaient les soldats pour supporter l'abomination de la Grande Guerre. Le Hall de la chanson, à Paris, leur rend hommage. Un concert qui sonne comme un voyage dans le temps. Dans le cadre du centenaire de la guerre de 14-18, le Hall de la chanson Centre national du patrimoine de la chanson à deux pas de la Cité de la musique à Paris propose, les 22 et 23 novembre, le spectacle Concert poilu. Violoncelles fabriqués avec des caisses à munitions, casque transformé en guitare, une gourde de métal en Banjo... tels sont les étranges instruments de fortune réalisés dans les tranchées par des soldats tétanisés par la peur, qui accompagnent les chanteurs.La particularité du spectacle Concert poilu» explique Serge Hureau, le metteur en scène, est qu'on a reconstitué nous-mêmes les instruments que les poilus fabriquaient dans les tranchées. Vous avez, entre autres, une guitare dans un casque, une contrebasse, un violon et une deuxième guitare créés dans des boîtes d'emballage d'obus».L'instrument phare de cette collection hétéroclite, est le Poilu», un violoncelle fabriqué dans le bois d'une caisse à munitions par un soldat nommé Maurice Maréchal. Un objet historique conservé au Musée de la musique et dont la violoncelliste Emmanuelle Bertrand fit réaliser une réplique qu'elle a prêté pour les Maréchal avec son violoncelle. Musée de la MusiqueTout un arsenal musical bricolé, donc, qui accompagne des chansons écrites entre 1913 et 1918 jamais enregistrées pour certaines. À la fois par des compositeurs professionnels, à l'instar de Vincent Scotto, et des soldats amateurs sur le front, qui sur des airs existants extériorisaient, avec leurs propres mots, la peur omniprésente de mourir ou le manque rendre audible aujourd'hui ce mélange fait de bric et de broc, des arrangements ont été évidemment nécessaires Le son de ces instruments d'infortune est assez bon mais aléatoire» poursuit Serge Hureau, alors on les mêle à des instruments plus classiques et traditionnels. Pour les chansons, elles sont arrangées par quatre musiciens, qui ont gardé les mélodies». Ce sont de jeunes instrumentistes, élèves du Conservatoire de Paris qui s'attellent à l'interprétation chant, deux interprètes, Olivier Hussenet et un jeune homme encore au conservatoire supérieur d'art dramatique, Yannick Morzelle remettent ainsi au goût du jour une trentaine de chansons, parmi lesquelles la fameuse Quand Madelon...Concert poilu sur instruments d'infortune au Hall de la chanson, Pavillon du Charolais, 211, av. Jean-Jaurès XIXe. Tél. 01 53 72 43 00.
Pendantla première guerre mondiale (1914-1918), les poilus combattaient mais ils passaient aussi beaucoup de temps dans les tranchées. Les poilus fabriquaient alors, avec des éclats ou avec des obus entiers, des objets de tous les jours : bijoux, vases, briquets Ils pouvaient aussi fabriquer une petite guitare avec un casque.
Accueil Découvrez toutes nos études L'artisanat de tranchée Soldats français affublés de casques allemands, à Neufmontiers. Douille gravée. Ensemble de bagues réalisées à partir de métal récupéré. Presse-papier. Soldats français affublés de casques allemands, à Neufmontiers. Date de création 1914 Date représentée 1914 Edition E. Le Deley. Impression sur papier. Douille gravée. Ensemble de bagues réalisées à partir de métal récupéré. Ensemble de bagues en aluminium, cuivre ou étain, réalisées à partir de métal récupéré de balles de fusil, boutons d'uniformes 07-516541 / Presse-papier. Inscription "Et quand je pense qu'avec ça ils font des bagues". Cuivre. Date de publication Novembre 2008 Auteur Claire LE THOMAS Créer pour s’occuper Jusqu’à la Première Guerre mondiale, la durée des conflits est en général assez réduite. Sauf lors des sièges, les batailles sont rapides, et les militaires ne restent pas longtemps dans l’attente du combat. Avec l’enlisement de la guerre et la mise en place des tranchées, les soldats au contraire attendent, retranchés dans leurs galeries, les attaques ennemies ou l’ordre d’assaut ; entre deux offensives ou dans les campements situés en seconde ligne où ils se reposent avant de retourner sur le front, ils se trouvent désœuvrés. Cette situation inédite donna naissance à un art populaire singulier l’artisanat de tranchée. Pour passer le temps, certains poilus se mettent à fabriquer, avec des matériaux communs ou de rebut, des objets usuels, des bijoux ou des artefacts décoratifs qu’ils donnent à leur famille, à leurs amis ou vendent pour compléter leur solde. Un grand nombre de conscrits, jusque-là artisans ou paysans, savent en effet travailler de leurs mains et mobilisent ces savoir-faire particuliers au monde rural et artisanal préindustriel pour s’occuper. Récupération et détournement du matériel militaire Outre les matériaux à portée de main bois, tissu, ces créations sont essentiellement réalisées à partir d’éléments récupérés sur le champ de bataille, aux risques et périls des soldats qui s’exposent alors aux balles ennemies. La quête des matières premières rares s’effectue également dans les maisons abandonnées, les villes détruites ou sur les prisonniers et les morts qui sont dépouillés de tout ce qui peut servir. À l’image du cliché Soldats français affublés de casques allemands à Neufmontiers, où les militaires, coiffés du casque à pointe, posent devant leur butin, le produit de cette collecte constitue souvent une sorte de trésor de guerre, surtout lorsqu’il a été soustrait à l’ennemi. Les douilles d’obus vides, les fusées partie supérieure qui coiffe les obus, les munitions, les décorations, les pièces de monnaie et autres objets métalliques sont ainsi transformés en vases Douille gravée, en encriers, en presse-papiers, en briquets, en bagues ou en modèles miniatures de chars, d’avions et autres. Les morceaux de métal sont fondus, découpés, soudés puis gravés ou ornés de cartouches de fusil, d’insignes comme le bouton d’uniforme ou la balle de pistolet utilisés pour deux bagues de l’Ensemble de bagues réalisées à partir de métal récupéré. Et quand je pense qu’avec ça ils font des bagues », s’exclame le soldat du presse-papiers l’ingéniosité déployée dans l’artisanat de tranchée est en effet d’autant plus étonnante que les poilus n’ont que les moyens du bord » pour fabriquer ces objets. Afin de ne pas alourdir leur équipement, ils limitent au maximum leurs ustensiles et ont surtout recours aux outils qui composent l’attirail standard du soldat ils emploient par exemple leur cousette ou leur couteau pour graver et leur casque comme récipient pour fondre le métal. Des objets signifiants Au départ très spontané, l’artisanat de tranchée prit rapidement beaucoup d’ampleur. L’engouement qu’il suscite à l’arrière, parmi les civils, conduit à la création d’une véritable industrie. Des ateliers dédiés à la fabrication de ces objets sont mis en place dans les campements en seconde ligne, les centres de rééducation professionnels pour les mutilés de guerre produisent des artefacts similaires, des bijoutiers vendent des copies réalisées par des civils. Des expositions et des ventes sont également organisées pour montrer le travail des poilus et soutenir des actions caritatives. Chacun veut voir ou posséder un objet façonné par un soldat ; les bagues notamment ont un succès considérable. Pour les civils de l’arrière, ces créations singulières représentent non seulement un souvenir des amis ou des membres de la famille partis au front, mais aussi un lien avec le cœur de la guerre. Avoir sous les yeux des artefacts réalisés avec les matériaux entourant les poilus, et surtout ceux directement liés au combat – munitions, projectiles, armes – leur donne l’impression de partager une partie de l’expérience des combattants. Ils apprennent à connaître les objets de mort qui tuent leurs proches tout en participant, par leur achat, à l’effort de guerre, c’est-à-dire à la victoire. L’artisanat de tranchée est le support d’un investissement affectif et psychologique important non seulement chez les civils, mais également chez les poilus qui expriment, à travers l’iconographie de ces objets, les idéaux pour lesquels ils se battent, leurs conceptions de l’ennemi, leurs désirs ou leurs peurs. Stéphane AUDOIN-ROUZEAU, Annette BECKER, 14-18, retrouver la guerre, Paris, Gallimard, BECKER, Graffiti et sculptures de soldats, traces de la culture de guerre, 14 /18 Aujourd’hui-Today-Heute, n° 2, 1998, [dossier L’archéologie et la Grande Guerre »].Nicole DURAND, De l'Horreur à l'Art, Paris, Seuil, WARIN, Artisanat de tranchée et briquets de Poilus de la guerre 14-18, Louviers, YSEC Editions, 2001, VALLAUD, 14-18, la Première Guerre mondiale, tomes I et II, Paris, Fayard, 2004. Claire LE THOMAS, L'artisanat de tranchée », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 28/08/2022. URL Albums liés Découvrez nos études Aux Eparges, avril 1915 La guerre de positions, qui succéda rapidement à la guerre de mouvements de l’été et de l’automne 1914, fit perdre tout espoir de gloire. Le soldat,… L'aviation dans la Guerre de 14-18 De l’aventure à la guerreDepuis le début du XXe siècle, les débuts de l’aviation et les exploits de ses pionniers intéressent un public… Innovation dans l'armement par les soldats Se battre dans les tranchées L’armée française se trouve particulièrement peu préparée à la guerre de position qui s’installe fin 1914 et se… La reprise de Mondement La reprise de MondementLa guerre commence le 3 août 1914. 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Surla Première Guerre mondiale, les Nantais ont apporté des casques militaires, des carnets de croquis de poilus, des photographies, des objets fabriqués dans les
L’ARTISANAT DES TRANCHEES EN 1914-1918 Par Toussaint Pirotte Avant-propos. Période de repos Dans la tranchée. Dans la tranchée. Il y a près de trente ans, par le plus grand des hasards, je découvrais chez un brocanteur français une formidable collection de briquets anciens fabriqués par des soldats de toutes les armes et de toutes les nations belligérantes pendant la première guerre mondiale. J’ignorais alors tout de l’artisanat des tranchées mais fus séduit par sa qualité. Je m’offris donc deux exemplaires de briquets décorés chacun de deux médailles. Plus tard, j’allais découvrir en brocante deux remarquables plumiers sculptés, l’un, liégeois, évoquant directement 1914-1918, et l’autre signé en creux du prénom de son créateur, Willy », probablement un soldat allemand. D’autres bonnes fortunes m’ont permis par la suite d’acquérir quelques objets supplémentaires. Mais ce sont surtout les projets d’expositions de la Maison du Souvenir » qui allaient accentuer en moi ce goût naissant pour ce type d’artisanat dans la mesure surtout où il est représentatif des aspirations comme des craintes de ces poilus » et autres pioupious » qui, souffrant le martyre des tranchées, tentaient d’échapper à leur horreur en bricolant » jusque dans leur cagna, en attendant un assaut ou quand la pluie d’obus et de bombes se faisait moins intense. Je me suis alors mis vraiment en recherche active et suis arrivé, en quelques mois, à réunir une assez grande quantité d’objets très variés en vue de les exposer en 2008 à la Maison ». Il est cependant indispensable d’apporter de multiples précisions afin que chaque visiteur puisse, à son tour, découvrir toute la richesse de ces objets et la motivation qui animait leurs habiles créateurs. Telle est la raison, la justification de ces pages. Toussaint PIROTTE Les origines de l’artisanat des tranchées. Il existe, dans nos régions comme ailleurs, de multiples traces historiques de sièges de villes Maastricht, par exemple et même, dans un passé fort ancien parfois, de réquisitions de civils en vue de creuser des tranchées et réaliser des fortifications dans nos campagnes. Cependant, c’est au cours de la première guerre mondiale que le concept même de guerre de position va acquérir sa pleine signification. Or, l’artisanat pratiqué par des militaires en attente de combats a été pratiqué bien avant et notamment au cours de la guerre des Boers, à la fin du XIXe siècle. Toutes les réalisations anciennes, produites par des soldats, sont aujourd’hui regroupées sous la dénomination générique d’artisanat des tranchées ou trench art. Elles comprennent également les œuvres de soldats prisonniers de guerre. Cette activité artisanale a aussi été pratiquée pendant la guerre 1940-1945 sur divers fronts mais aussi pendant la guerre de Corée ou celle du Vietnam. La Maison du Souvenir » expose par ailleurs de nombreuses réalisations de nos prisonniers de guerre de 1940-45 ou encore des prisonniers russes contraints, au cours du second conflit, à travailler dans nos charbonnages. Nous avons cependant limité nos recherches aux seuls objets de 14-18 et au seul front de l’ouest avec une préférence pour les pièces – rares – réalisées à l’Yser. C’est, faut-il le dire, la France et la Grande-Bretagne et, dans une moindre mesure les Etats-Unis, qui recèlent le plus d’exemplaires intéressants. Enfin, il faut souligner que certains types d’objets étaient déjà réalisés au Maroc, dans les années 1910, notamment lors des émeutes de Fez. Au vu de la décoration notamment de nombreux coupe-papier, nous sommes tentés de croire que cette activité a partiellement été importée en Europe par des troupes coloniales mais a connu son plein développement en France et en Belgique dès l’hiver 1914-1915. La forme de la lame de ces coupe-papier est d’inspiration nord-africaine. Mais pourquoi donc cet artisanat ? La réponse, ici, me paraît évidente il s’agissait principalement de s’occuper l’esprit, car si les soldats de l’été 1914 sont souvent partis la fleur au fusil », très vite ce conflit s’est transformé en guerre de position. Il fallait finalement se faire face et creuser des tranchées pour conserver le terrain conquis. Bien sûr – et particulièrement au cours des deux premières années, en France – il y avait de nombreuses attaques meurtrières commandées par des généraux des deux camps peu soucieux des sacrifices humains. Bien sûr, surtout là où les positions étaient renforcées par de sérieuses fortifications Liège, Namur, Anvers, Verdun,…, le front connut d’atroces journées où les obus pleuvaient ! Mais, en dehors de ces périodes, mieux valait de ne pas trop penser au lendemain. Il fallait donc se vider l’esprit en occupant les mains. Il fallait, aussi, préserver son individualité et laisser une trace ! Enfin faut-il dire que l’acte de créer est aussi une manière de lutter contre l’angoisse et la quasi certitude de la mort ! Des troupes remontent aux tranchées après quelques jours de repos à l’arrière. Sans doute de nombreux soldats furent-ils initiés par des artisans marocains ou algériens passés maîtres dans l’art de travailler le cuivre en le martelant et en le ciselant. Mais il faut se souvenir aussi qu’à l’époque il y avait un très grand nombre d’ouvriers et d’artisans. Et même les paysans 40 % des effectifs étaient volontiers bricoleurs ; certains, par exemple, dans nos régions, forgeaient des clous pendant les mois d’hiver. Beaucoup de nos soldats pouvaient ainsi se montrer manuellement fort habiles et c’est la raison pour laquelle il arriva fréquemment que l’artisanat des tranchées atteignit le niveau de l’art. D’autre part, comme nous l’avons dit déjà, chacun avait tendance à affirmer sa personnalité et donc à faire preuve d’originalité d’où une variété toujours plus grande dans la production. Enfin, il faut dire que, pour ceux qui étaient inhabiles, un commerce » parfois intense s’installa et l’on vit se créer, dans les cantonnements, de véritables ateliers où s’activaient de nombreux soldats temporairement désoeuvrés. Les matériaux. Il s’agit pratiquement toujours de matériaux de récupération prélevés sur le champ de bataille. Il y a bien quelques réalisations en bois mais elles sont rares. Dans la plupart des cas, on crée un objet au départ du métal soit des douilles de tous calibres et principalement des douilles d’obus Le chausse-pied du papa Merx fut fait d’une douille. On tente également de récolter de l’aluminium pour la fabrication de bagues et des morceaux de bakélite, une résine synthétique inventée par le chimiste belge, Leo Baekeland Gand, 1863 – Beacon, Etat de New-York, 1944, naturalisé américain, une invention qui allait lui valoir une fortune considérable. Les formes de l’artisanat. Il en est de très simples, évidentes, comme ces vases faits d’une douille d’obus parfois à peine décorée. Ce sont les pièces les plus nombreuses et donc les plus faciles à trouver. Le problème, c’est que ces pièces, lourdes et le plus souvent à l’étranger, entraînent des frais d’expédition … qui peuvent atteindre voire dépasser le coût de l’objet lui-même ! Une exceptionnelle collection anglaise de vases et autres objets réalisés au départ de douilles d’obus. Certaines de ces réalisations portent le nom de l’endroit du front où elles ont été produites pour la Belgique, le plus fréquemment Yser, Dixmude ou Ypres. Certaines douilles sont seulement légèrement ciselées ou découpées dans le haut mais il arrive aussi que la décoration s’inspire fortement de l’art nouveau et donne alors de très belles œuvres. Douille assez simplement décorée, avec évocation non précise du lieu. L’insigne de régiment soudé à la base évoque l’artillerie. Ce sont en effet surtout des artilleurs qui ont fabriqué ces vases que seuls – ou presque – ils pouvaient transporter sans problème grâce à leur charroi. Ici, une forte influence de l’art déco, les motifs décoratifs étant le plus souvent des fleurs ou des oiseaux. De même. Deux petites douilles. La première porte également un insigne de régiment et a un bord légèrement travaillé ; la seconde porte quatre frises. Les mêmes douilles peuvent être assez simplement transformées en objets utilitaires comme ce pot à tabac[1] exposition. Mais, le plus souvent, on décore la réalisation en soudant par exemple le blason de la ville la plus proche. Ici, Verdun. Mais la recherche de l’utilitaire peut s’avérer beaucoup plus pointue » comme ce moulin à poivre ou à café Moins utilitaire certes – sauf au mess des officiers ! – ce gong D’autres types d’obus sont transformés aisément en cendriers A la fois cendrier et bougeoir Fumer, on l’a compris, était l’un des principaux passe-temps » des poilus. Et là, dans la fabrication de briquets, la créativité va s’en donner à cœur joie Briquet de table réalisé au départ d’un petit obus 7,5 cm de haut et 2,3 cm de diamètre Très beaux exemplaires de briquets en forme de livre. Un artisanat fort recherché par les collectionneurs. D’autres briquets. Mais, la vie dans l’humidité des tranchées rend la conservation et l’usage des allumettes hypothétique. On fabrique donc des étuis notamment décorés d’un trophée ici, une boucle de ceinturon allemand portant le Gott mit uns ». La tabatière a aussi son succès de même que la boîte pour tabac à priser. L’objet suivant ne relève pas à proprement parler de l’artisanat des tranchées. Il s’agit en fait d’une tabatière qui, garnie de bonbons, a été offerte par la reine Mary à tous les soldats anglais du front de l’ouest et de Russie. Cette boîte abritait soit le tabac, soit l’argent, soit encore des lettres reçues. Toujours dans le cadre des objets utilitaires, on crée, par exemple, cette palette pour la farine, le café, le thé,… Purement décoratif, en revanche, ce faux réveil Autre domaine où l’artisan va faire preuve d’une créativité exceptionnelle c’est ce qui tourne autour de l’expédition et de la réception de lettres. Ainsi de ces encriers parfois d’une facture exceptionnelle Encrier réalisé par des artilleurs français. La partie frontale est décorée d’un insigne de casque Adrian de l’artillerie. Elle compte trois supports pour porte-plume et coupe-papier. Plus beau encore et nettement plus rare, cet encrier double deux pointes de fusée avec un plateau gravé Yser 1918 » ainsi que deux poignées faites chacune de deux balles soudées par le culot et un cadre abritant soit une photo soit, comme ici, une carte postale évocatrice de pays alliés. Les porte-plume et porte-crayon ont aussi la faveur des poilus. Ils sont généralement réalisés au départ de deux cartouches de Mauser ou de Lebel. Le porte-plume du dessus comporte deux douilles soudées avec une plume d’un côté et, de l’autre une feuille de cuivre évoquant une petite plume d’oie, gravée Souvenir 1914-15-16-17 ». Le second, réalisé à peu près de la même manière comporte deux cartouches dont les balles, dégagées de leur douille et retournées, présentent d’un côté un crayon, et de l’autre une plume très fine. Mais ce sont les coupe-papier qu’aujourd’hui encore on trouve le plus facilement D’inspiration parfois nettement nord-africaine, on constatera que beaucoup de ces coupe-papier adoptent la forme du yatagan comme il arrive assez communément que la poignée se termine par un croissant. Toutes ces réalisations se font au départ de ceintures d’obus. Après leur sortie de l’âme du canon, ces ceintures présentent des rayures profondes dont l’écartement varie en fonction du calibre. Récoltées sur le champ de bataille, il faudra d’abord et à grand-peine les dégager du logement dans lequel elles sont enchâssées. Ce sera alors par martelage d’une partie que l’on obtiendra la lame, ces opérations se réalisant le plus souvent sur le culot de l’obus servant alors d’enclume. D’autres réalisations, plus rares, présentent une lame découpée dans le corps d’une douille, façonnée et insérée dans une balle ou dans un manche en bois. La première de ces lames évoque un kriss. On y a soudé un insigne de régiment anglais Northumberland fusiliers. La seconde, absolument remarquable, gravée Ypres » est insérée dans une cartouche elle-même complétée par de plus petits projectiles et un insigne de régiment. Autre lame montée sur une cartouche de Mauser. Il arrive aussi qu’un artisan ramasse un morceau de shrapnel et y monte l’une de ces terribles flèches que les avions allemands lançaient au-dessus des fantassins et qui causaient de nombreux morts. Tout ce matériel lié à la correspondance est complété par des plumiers le plus souvent réalisés en bois. Le premier que nous présentons est gravé. Souvenir 1914 » et porte les initiales C et W. Sur l’un des longs flancs, on distingue Liège. 1915 et 1916 » La seconde pièce de ce genre est superbement gravée et porte, à l’intérieur du couvercle. Le prénom Willy ». Probablement ici, une réalisation allemande. Le poilu, dans sa tranchée, pense bien évidemment à sa famille. Il réalise alors des jouets, toujours au départ de matériaux récupérés. Ici, un superbe biplan. Le fuselage est fait d’une grosse cartouche .303. Les roues sont également des bases de .303. Un autre magnifique exemplaire. L’un des premiers tanks. Ces pièces fabriquées en bois ou en métal abritent souvent une … tirelire. Tank-encrier. Il arrive aussi à nos soldats de manifester, à travers leurs réalisations, tout le spleen » qui les gagne, éloignés de leurs jeunes enfants. Ainsi de ce berceau tout en laiton. L’épouse, la fiancée ne sont évidemment pas oubliées. Bracelet réalisé par un Tommie avec dix pièces de 3 pences. Bracelet en argent décoré de quatre pièces d’un demi-mark en argent également. Mouchoir brodé. Mais est-ce un poilu qui s’est fait petite main ou bien la réalisation vient-elle de l’arrière. Nous ne le saurons sans doute jamais mais ce qui est certain, c’est que l’engouement pour ces souvenirs a aussi mobilisé » des commerçants en définitive fort peu scrupuleux ! Magnifique bracelet réalisé avec la base d’un obus et bagues d’aluminium rehaussées de décors variés. Trois de ces bagues avec, de gauche à droite, en décor, une croix de Lorraine, une couronne anglaise et une croix de guerre. Pour la réalisation de bagues, il faut se mettre à la recherche de pièces d’aluminium, les fondre puis couler le métal en tube creux dans un moule de tôle ou de terre, ensuite scier le tube en rondelles, les amincir avec une mauvaise lime puis ciseler avec adresse et patience les initiales de l’aimée ou encore ajuster au chaton un décor qui sera par exemple, suivant le camp, une croix de Lorraine ou la croix allemande. L’idée première ayant conduit à la réalisation des bagues vient d’une constatation le canal de mise à feu des obus a, à peu près le diamètre d’un doigt, notamment la fusée allemande de 77 qui se rapproche le plus des dimensions d’un doigt de femme. Mais l’esprit d’observation du poilu va bientôt le conduire au coulage … en se servant du fourreau de la baïonnette du fusil Lebel. Sa forme conique permet d’obtenir toute une série de gabarits. On utilise aussi un vieux tube de bicyclette en y introduisant, comme noyau, un morceau de bois parfaitement cylindrique. Pour la fusion du métal, on utilise généralement une cervelière », sorte de calotte d’acier que les soldats portaient sous le képi avant l’introduction du casque Adrian. Afin d’obtenir un métal dépouillé de scories, on pratique la technique industrielle du perchage » qui consiste à mélanger longuement au moyen d’une branche de bois vert. Démoulé, le métal est alors découpé en rondelles plus ou moins épaisses et le travail de polissage peut commencer. Il restera alors à graver des initiales sur le chaton ou encore, fort souvent d’y souder un petit emblème probablement réalisé en séries par des boutiques » spécialisées. Le bijou terminé sera passé à la toile émeri au grain de plus en plus fin. Il ne restera plus qu’à polir énergiquement avec un morceau de bois tendre ou … sur le cuir du ceinturon. Parfois, on installe le petit atelier dans les ruines d’une maison bombardée. Il s’était ainsi créé de véritables ateliers de fabrication où toutes les compétences rencontrées à proximité s’étaient réunies, associées. Chacun exécutait alors une partie du travail fondeur, mouleur, scieur, découpeur, ébaucheur, finisseur, ciseleur et graveur. Et c’était dans ces boutiques que se rendaient ceux dont les doigts s’avéraient trop malhabiles. Il ne fait aucun doute que l’artisanat des tranchées a débouché sur un véritable commerce. Le poilu réalise également de nombreux cadres, tantôt en bois, tantôt en métal. Ici, un cadre métallique pour une peinture évoquant l’aide notamment alimentaire apportée par les Etats-Unis. Plusieurs bateaux comme celui-ci HMS Empress of Britain » furent convertis en transports de troupes dès mars 1915. Encore une belle réalisation. Enfin, les sentiments souvent profondément religieux amènent nos artisans à réaliser des crucifix Crucifix. Signalons enfin que ce qui précède ne constitue qu’un éventail d’objets, les montrant dans toute leur variété. Boîte à gants ou à mouchoirs en métal argenté repoussé sur cinq faces. Coquetier réalisé au départ d’une pointe de fusée. Cinq godets à Schnaps. La plus belle et la plus rare des pièces présentées à la Maison du Souvenir » un taxi de la Marne réalisé principalement avec des tabatières ciselées trente centimètres de long. Le capot se soulève pour offrir un espace de rangement et le toit s’ouvre sur cinq logettes destinées à recevoir soit des bijoux, soit des fards. Un véritable travail d’orfèvre ! Un taxi de la Marne ». [1] Les poilus, souvent grands fumeurs, éprouvaient évidemment le besoin de mettre leur tabac à l’abri de l’humidité. Forumsur les objets fabriqués par nos poilus . Accueil ; S'enregistrer ; Connexion ; Horloge artisanale faite par un poilu. 4 participants. ART DES POILUS :: Artisanat de poilu / tranchée :: Objet en laiton / cuivre. Page 1 sur 1. Horloge artisanale faite par un poilu. SNIPE AIR Ven 28 Juil - 22:52. Bonjour, après pas mal d'années d'absence, me voici de nouveau. Inauguration de l'exposition ''Le quotidien du Poilu''. L'année 2014 restera dans toutes les mémoires pour nous avoir rappelé, à travers différentes manifestations, ce que fut cette guerre 14-18, que ce soit la vie des poilus dans les tranchées ou l'ampleur du sacrifice de ces soldats qui partirent pour le front et ne revinrent jamais. À voir jusqu'à lundi C'est dans le cadre de cette démarche, en cette année du centenaire, que l'association AHMS 338 e RIR Association pour Honorer la Mémoire des Soldats du 338 e Régiment d'Infanterie de Réserve, en partenariat étroit avec la commune de Magnac-Laval, a inauguré à la mairie, une exposition sur le thème Le quotidien du poilu ». Cette exposition, qui fermera ses portes lundi 17 novembre, rassemble des objets mythiques tels que des casques, des fusils, des baïonnettes, le petit matériel utilisé quotidiennement par les soldats ainsi que divers objets fabriqués dans les tranchées. Lors de son discours d'introduction, Jean-Bernard Jarry, maire de Magnac-Laval, a tenu à féliciter chaleureusement le travail efficace de l'association à travers son président, Maurice Pasquet et l'ensemble de son équipe, dans l'organisation, non seulement de cette exposition, mais aussi des grandes manifestations qu'à connu la commune cette année. Cette association a été créée le 28 décembre 1995, en concertation avec de nombreuses personnes ayant eu un grand-père au sein du 338 e RIR. Il nous est apparu nécessaire d'entretenir la mémoire de ce régiment lequel, parti de Magnac-Laval le 6 août 1914, a perdu plus de 700 de ses soldats le 28 août suivant, au Transloy. J'ai perdu aussi ce jour-là, mon grand-père Elie Pasquet » explique Maurice Pasquet. N'oublions pas non plus de citer deux autres régiments magnachons, qui payèrent aussi un lourd tribut à la guerre, le 138 e RI d'active, lequel reprit notamment en septembre 14 le fort de la Pompelle près de Reims, et le 90 e RI territorial. Plus de hommes ont été mobilisés dans la petite cité de Magnac-Laval dont 58 soldats, nés dans la commune, qui sont morts pour la France ». Enfin c'est la fameuse phrase de Malraux, repris par le président Maurice Pasquet, qui résume le mieux toutes les actions de l'AHMS-338 e-RIR La plus belle sépulture des morts c'est la mémoire des vivants ».
Unpoilu, en 1917. Le terme poilus était le surnom des soldats français, durant la Première Guerre mondiale . On pense souvent qu'ils doivent ce surnom au peu de commodité de se raser dans les tranchées, et que leur moustache et leur barbe finissaient par pousser, de sorte qu'ils paraissaient tout poilus. La réalité est que "être poilu
Un siècle aujourd’hui … le 4 août 1914 … l’Allemagne envahissait la Belgique ! Art & Artisanat des tranchées – Trench Art & Craft WW1 * 1914-18 Depuis toujours, les militaires ont fabriqué divers objets pour occuper leur convalescence ou les périodes d’inactivité inhérentes à leur vie. Ce travail apparait d’une manière plus significative durant le XIXème siècle et se développera particulièrement lors de la 1ère guerre mondiale. A B C A Canne en malacca et buis – Tête de hussard – ca 1810 B Détail d’une canne de militaire datée 1819. C Canne Art Populaire de militaire – Fin XVIIIème siècle . De petits chefs-d’œuvre nous sont parvenus et parmi ceux-ci, de très beaux objets d’Art Populaire. Mais, dans ce domaine bien particulier, peut-on parler d’Art populaire au même titre que les travaux de pont » des marins 1 ou ceux des bergers ou des herdiers 2 ? Certains le pensent mais je ne suis pas convaincu ! En effet, parmi les soldats, nous retrouvons de très nombreux hommes de métier ou artisans qualifiés. La plupart, vont appliquer les gestes de leur profession d’avant guerre. Dès lors, l’exécution témoigne d’un réel savoir-faire, voire d’une impressionnante maîtrise … ce qui n’enlève rien à la qualité de leurs créations, bien au contraire … mais il ne s’agira, en aucun cas, d’art populaire. 1 Production d’objets divers fabriqués par les marins. 2 Pâtre communal dans le nord-est de la France et en Wallonie. Canne en palissandre incrustée d’argent – Hydravion allemand – Biplan Albatros 1916 Ces incrustations en argent massif sont de très belle qualité. Ce travail est, sans aucun doute, celui d’un homme de métier bien expérimenté … Il ne s’agit donc pas d’un objet art populaire. 1916 – Hydravion Albatros – réf No747 01-Public Domain En effet, les objets qui méritent cette appellation échappent aux règles d’ateliers. L’exécution et la finition peuvent varier sensiblement. Dans certains cas, le travail est fruste, maladroit, naïf …, mais l’inexpérience des auteurs ne les empêche pas d’atteindre régulièrement à la beauté … à la poésie. Comme je l’ai souligné dans un de mes articles consacrés à cet Art, l’une des caractéristiques essentielles de celui-ci, parfois partagée avec les arts premiers, est son ignorance des modes de représentation naturaliste méconnaissance de la perspective, rabattements dans le plan, mépris des proportions ainsi que de nombreux exemples de perspective morale ». Canne monoxyle représentant une grenouille – XIXème siècle. Bel exemple d’Art Populaire avec ses caractéristiques particulières Très jolie canne de herdier » et très bel objet d’Art Populaire avec mépris des proportions ainsi qu’un bel exemple de perspective morale » … le loup est plus grand que le cheval. Le résultat est différent. Le geste du sculpteur est moins précis ; l’interprétation est plus fantaisiste, frôle parfois l’imaginaire et laisse apparaître occasionnellement un trait » de sa culture régionale. L’art populaire existe sans aucun doute dans la production des objets de tranchées mais, certainement, dans une moindre mesure. Définir ce genre n’est pas simple ! … Durant ces deux derniers siècles, les tentatives ont été nombreuses et les avis divergent. Les uns l’apprécient pour sa simplicité, sa naïveté, sa sincérité, pour la force de ses traits rudes et maladroits, son absence de style réel … Les mêmes critères le déprécieront pour d’autres. Les spécialistes et les encyclopédistes laissent subsister de nombreuses questions sans réponse précise. Est-ce l’art du ou d’un peuple ? … Est-ce un art non-savant ? … Est-ce l’art des non-artistes ? … Personnellement, j’apprécie ce travail populaire lorsqu’il présente une quasi-absence de formation artistique. L’aspect mercantile Les objets répétitifs produits en nombre dans un but mercantile ne méritent pas l’appellation Art Populaire ». Les précédents ne manquent pas, comme les objets forêt noire » ou les santons de Provence » qui ont cessé d’être des œuvres d’art pour devenir des productions artisanales, des bibelots touristiques ». C’est un glissement que l’on rencontre également dans les arts premiers, où telle statuaire traditionnelle s’est muée au fil du temps en monnaie d’échange, perdant sa vocation première et aussi, malheureusement, l’essentiel de ses qualités esthétiques … Cet aspect mercantile ne peut être nié … de nombreux documents en attestent. A. Galland-les Blessés au travail-1914 – Library of Congress – USA André Fournier_- Affiche_expo Art pendant la_guerre_- Lausanne_1917 Bibliothèque de documentations internationales contemporaines. Henri Dangon, – Affiche Salon_des_armées » 1916 – Library of Congress – Prints and Photographs Division Washington, 20540 USA Artisanat de tranchées – Poilus au travail _ Guerre de 1914-18 – André Fournier 1916 – Bibliothèque de documentations internationales contemporaines L’hebdomadaire Le Pays de France », parmi d’autres, organise à cette époque un concours du plus bel objet d’artisanat de tranchée intitulé L’art à la guerre » et des expositions-ventes, présentant le travail des soldats, sont organisées dès l’automne 1915. Quoi qu’il en soit, les poilus » vont fabriquer une quantité d’objets dans des matières très diverses trouvées sur place. Le métal et le bois seront les matériaux de prédilection Cuivre et laiton, aluminium, fer, … provenant des projectiles, de l’équipement individuel, … ils utiliseront aussi, tissus, papier, cuir et végétaux, mie de pain, … A B C D Les 4 objets ci dessus proviennent du site – A découvrir. A. Bateau réalisé à partir de pain de guerre souvenir de 1914-1915 pain de la guerre longueur 22cm B. Peigne a poux réalisé en aluminium gravé campagne 1914-1917 C. Statuette en terre cuite représentant un poilu sculptant une canne avec un serpent _ camp de ZEITENLIK 1917 Pennen D. Pot à tabac en aluminium fait au bois La Mine avril 1916 TARCHER B. Presse-papier Paris-Musée de l’Armée – Dist. RMN-Grand Palais – Emile Cambier Ils vont dessiner, peindre, sculpter, graver, incruster, assembler une foule d’objets détournés de leur fonction première … Poilu déssiné par E. Terraire sapeur 275° d’Inf. Cie Hors-rang – © Dessin de poilu sur un support identifié comme étant du papier peint faux marbre » assez courant à l’époque Casque peint – Artisanat de tranchée – Trench art – National World War I Museum – Kansas City, MO – DSC07640 * L’amateur de militatria » ou de telle ou telle période marquée par une guerre sera ravi de collectionner tous les objets issus de cet évènement particulier. Si vous êtes un amateur d’Art Populaire … à vous de faire la part des choses. * Parmi tous ces objets, c’est la canne qui m’intéresse … je ne vous apprends rien. C’est un objet plus personnel que le poilu » va s’efforcer de conserver. Elle est nécessaire au soldat qui doit effectuer de longues marches dans des conditions difficiles. Pire, circuler dans les tranchées boueuses et peu aménagées tient de l’exploit … Il ne s’en sépare donc pas. Conditions déplorables du déplacement des poilus – 1914-18 Sources La fabrication des cannes et bâtons que vous allez découvrir est lente. Comme dans un carnet de voyage, le soldat va y inscrire des détails plus personnels, durant des semaines et des mois, des années matricule, dates commémoratives, feuilles de chêne et glands, la représentation d’une épouse ou d’une fiancée, lieu d’emprisonnement, liste des batailles effectuées, de nombreux symboles lierre, serpent, grenade, trèfle, … Détails de cannes de poilus 14-18 … Certaines en sont couvertes. * Plus rares, d’autres deviennent des reliquaires contenant des parties osseuses récupérées après une intervention chirurgicale os, cheveux, … Canne reliquaire – Le fémur du soldat a servi à la fabrication du pommeau. L’intérieur de la corolle d’où sort la partie osseuse porte les couleurs bleu-blanc-rouge » Le fût est taillé avec des départs de branches sur lesquels un serpent s’agrippe. Canne reliquaire de poilu – Diverses médailles et pièces métalliques travaillées agrémentent la composition Au centre et à travers le fût, une cavité a été pratiquée. dans laquelle une partie osseuse a été fixée. Belgique – WW1 – 1914/18 Une autre variante de canne reliquaire provenant de la région de Mons et datée 1914 * Les cannes de poilus sont nombreuses … Beaucoup se ressemblent mais l’interprétation, la facture, l’originalité, …, serviront de critères à votre choix. Durant cette année commémorative 2014, au fil des jours qui passent, j’additionnerai de nombreux exemples et vous ferai découvrir un large échantillon de cette production. Je m’efforcerai, au fur et à mesure, d’analyser chacune d’entre elles. Revenez donc régulièrement sur cette page pour les découvrir. * Abonnez-vous à la Newsletter » En haut de page … Colonne de droite Newsletter » * Le serpent Très bel exemplaire de canne de poilu – Le serpent est l’un des symboles les plus utilisés en ce domaine. . D’innombrables cannes de ce genre existent dans des factures différentes. Dans ce cas, la sculpture est à très hauts reliefs et de belle qualité. Un joli décrochement de la tête du serpent sert de poignée. Cette canne porte les inscriptions … Souvenir de France – Campagne 1918 » … deux sabres entrecroisés figurent entre Campagne » et 1918 ». Une douille en laiton et une pointe en fer partie de clou ont servi de férule embout Technique sculpture et pyrogravure. Hauteur totale 96 cm. * La grenade Canne de poilu monoxyle avec un pommeau en équerre ayant la forme d’un bras et d’une main brandissant une grenade. Le fût est lisse et ne porte qu’une inscription Verdun 1917 ». Sujet original, simple mais de belle facture un peu naïve. – Technique sculpture – Bois houx ? – Embout inexistant. – Hauteur totale 94 cm. Verdun … l’apocalypse ! 1916 … Verdun fut la plus longue et l’une des batailles les plus dévastatrices de la 1ère Guerre mondiale et de l’histoire de la guerre. Verdun apparaît aussi comme l’une des batailles les plus inhumaines auxquelles l’homme se soit livré. L’artillerie causera 80 % des pertes. Le rôle des hommes consiste surtout d’y survivre ou d’y mourir dans les pires conditions sur un terrain devenu en enfer. * Laurus nobilis Bois de La Reine 1916 … un autre souvenir de la région de Verdun et celui-ci est de 1916 … la terrible année. Bois de La Reine – 1916 » c’est la seule inscription qui figure sur cette jolie canne monoxyle. Une main tient une branche de laurier … Laurus nobilis … symbole de la victoire … cette canne appartenait sans doute à un des rares rescapés de cette période infernale. Hauteur totale 86 cm Bois sculpté Trace de férule embout manquante. * La main Cette canne est assez particulière … En effet, nous retrouvons le serpent, le chien, une grenouille relativement récurrente, une main. Jusqu’ici, les symboles sont classiques … S’y ajoutent, une femme dénudée et une inscription Souvenir du Poilu » sans aucun apport supplémentaire lié au propriétaire ! L’ensemble est polychromé … ce qui est inhabituel. Parfois, certaines parties le sont mais les rehauts de couleurs sont en général limités à de petits éléments drapeaux, insignes, certaines annotations, … … rien de plus. Bien évidemment, sur le front, le poilu ne disposait pas facilement d’un ensemble de couleurs différentes. Je suis persuadé que cette canne est le travail d’un soldat en convalescence, produite dans le cadre des expositions, salons ou concours et destinée à la vente au profit des Oeuvres de Guerre. — En somme, un souvenir de poilu — Voici quelques détails Technique Bois monoxyle sculpté et polychromé Bois charme ? Embout inexistant Hauteur 93 cm * Le cochon qui pleure Canne de poilu – Forêt de Chapenoux – Lorraine – 1916 Sujet original et peu fréquent pour une canne … un cochon en pleur avec un casque à pointe … 2 larmes s’échappent des yeux Seul le pommeau est travaillé et porte à l’arrière de cette caricature le monogramme ». Le fût lisse est orné d’un phylactère discret renfermant les inscriptions Foret de Champenoux – Lorraine – 1916 ». Cette canne aurait appartenu ? à Léopold Retailleau 1892-1918 Bois dense et lourd non identifié Technique sculpture Férule embout inexistant Hauteur totale 95 cm. * Articles connexes cliquez H WW1 – Bâton de guerre – Arme improvisée – 14-18 * Durantla Première Guerre mondiale, les Poilus des tranchées ont créé des objets. Albert Robin en expose 25.000 à Baignes à partir de jeudi et jusqu'au 13 novembre. Par Daniel CharpentierPublié le 07/01/2015 à 0h00 Plus d’une centaine d’objets, fabriqués par les soldats dans les tranchées, sont exposés à la médiathèque. Bien sûr, faire la guerre, les soldats sont là pour ça, surtout dans les années 14-18, mais en dehors des combats, comment s’occuper quand on est loin des siens ? C’est à ces questions que l’ABPEPP Association...Bien sûr, faire la guerre, les soldats sont là pour ça, surtout dans les années 14-18, mais en dehors des combats, comment s’occuper quand on est loin des siens ? C’est à ces questions que l’ABPEPP Association bassenaise pour la protection de l’environnement et de la protection du patrimoine et Histoire et Patrimoine tentent de répondre en proposant une exposition à la médiathèque jusqu’au 24 janvier. Pour comprendre cela, de nombreuses explications existent et elles seront données aux visiteurs lors de leur parcours entre toutes ces pièces collectées, dont certaines sont de véritables chefs-d’ retour des combats, de nombreux soldats et officiers possédant quelques talents se sont mis à fabriquer des objets avec des morceaux de métal - laiton, cuivre, aluminium mais aussi paille, papier ou encore des feuilles de chêne à cause de leurs partir de là, ces hommes ont réalisé de véritables œuvres d’art, sans compter les douilles d’obus dont certaines sont de toute batterie de cuisineCertains poilus ont fait preuve d’imagination pour réaliser des objets plus inattendus, comme une batterie de cuisine miniature en cuivre probablement destiné à un enfant. Le fond de chaque casserole est en réalité une pièce de curiosités de nombreux briquets fabriqués à partir de montres à goussets hors d’usage ou dans des valves de chambre à air de camions. La présence de nombreux objets métalliques réalisés avec beaucoup de soin tient peut-être au fait que pendant cette guerre, les canons étaient tirés par des chevaux nécessitant la présence de maréchal-ferrant qui était à cette époque de parfaits artisans messages gravés sur des feuilles de chênes ont également été retrouvés ainsi que des cartes postales, dessins et peintures. Tous ces objets - il y en a plus d’une centaine - souffrent cruellement de l’absence de deux familles de souvenirs, des boîtes en carton marquetées de pailles ou encore de coffres en bois pourtant fort nombreux à l’époque, au grand dam des organisateurs. hlOGtj.
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