Objectif LâĂ©lĂšve sera capable de dĂ©terminer les rapports de la conscience et de lâinconscient dans le comportement de lâindividu. GrĂące Ă la conscience, lâhomme parvient Ă se dĂ©tacher du monde Ă la diffĂ©rence de lâanimal. Par elle, non seulement il entre en relation avec le monde et les autres mais encore il se saisit comme le sujet des actes quâil pose. Ainsi, lâhomme semble avoir une claire luciditĂ© de ce quâil est et fait. Mais tous les actes que lâhomme pose sont-ils toujours guidĂ©s et Ă©clairĂ©s par la conscience ? Le sujet humain est-il toujours maĂźtre et possesseur de lui-mĂȘme ? Il ne le semble pas comme lâatteste lâhypothĂšse freudienne de lâinconscient de sorte que beaucoup de choses lui Ă©chappent. Pour Freud en effet, lâessentiel de la vie psychique de lâhomme est constituĂ© et dĂ©terminĂ© par lâinconscient. Cependant, si on accepte cette thĂ©orie freudienne, peut-on encore maintenir lâidĂ©e dâun sujet libre et responsable de ses actes ? I- LA CONSCIENCE 1- Quâest-ce que la conscience ? a Conscience psychologique et conscience morale Le mot conscience vient du latin cum scientia » qui signifie accompagnĂ© de savoir ». Etre conscient en ce sens, câest agir, sentir ou penser et savoir quâon agit, quâon sent ou pense. On peut alors dĂ©finir la conscience comme lâintuition câest-Ă -dire la connaissance immĂ©diate quâa un sujet de son activitĂ© psychique, de ses actes, du monde et de lui-mĂȘme, autrement de ce qui se passe en lui et en dehors de lui. Il sâagit lĂ de la conscience psychologique quâon divise en conscience spontanĂ©e et en conscience rĂ©flĂ©chie. La conscience spontanĂ©e est lâimpression premiĂšre qui accompagne tous les actes du sujet et par laquelle ces actes sont simplement Ă©prouvĂ©s. Autrement, il y a conscience spontanĂ©e lorsque la conscience se porte vers lâobjet auquel on fait attention Ă un moment particulier si jâai faim et je dis jâai faim », cela montre que je fais attention Ă ma sensation de faim et que jâen ai ainsi conscience. La conscience spontanĂ©e est la simple prĂ©sence du sujet Ă lui-mĂȘme, le simple sentiment de soi ». La conscience rĂ©flĂ©chie est le retour critique du sujet sur ce quâil pense, ce quâil vit, sent ou fait pour lâanalyser. Le sujet a ici conscience dâĂȘtre conscient ; il porte lâattention sur lâĂ©tat de conscience lui-mĂȘme, câest-Ă -dire sur ce qui se passe en lui. Il convient par ailleurs de distinguer la conscience psychologique de la conscience morale. Celle-ci est la propriĂ©tĂ© quâa lâesprit de porter spontanĂ©ment des jugements de valeur, câest-Ă -dire de distinguer ce quâil convient ou non de faire. Câest par elle que nous avons une idĂ©e du bien et du mal. La conscience morale, câest ce qui permet Ă lâhomme dâapprouver ou de rejeter une situation ou un acte ; câest elle qui lui permet face Ă une situation quâil a trouvĂ©e rĂ©voltante de sâen indigner et de sây opposer. Câest aussi elle qui explique le sentiment de faute et les remords quâon a par exemple quand on a mauvaise conscience ; ou a contrario elle donne une haute estime de soi lorsquâon a bonne conscience. La conscience morale, câest cette voix intĂ©rieure qui nous dĂ©tourne de mal agir et nous incite Ă bien agir. Elle est la condition de la libertĂ© et de la responsabilitĂ© insĂ©parables de lâaction morale ; autrement, câest parce que lâhomme possĂšde la conscience quâil peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un sujet libre et responsable de ses actes, donc comme un sujet moral. Dire de lâhomme quâil est libre suppose quâil est capable, avant dâagir, dâopĂ©rer un choix en toute connaissance de cause, en toute conscience ; et câest parce quâil est capable dâun tel choix conscient quâil peut ĂȘtre tenu pour responsable des actes quâil pose pour celui qui en rĂ©pond, qui les assume comme siens. Alain 1868-1951 en sâappuyant sur la conception courante quâon se fait de la conscience, va contester la distinction que nous avons faite entre conscience psychologique et conscience morale. Pour lui la conscience, opposition de soi Ă soi, retour du savoir sur lui-mĂȘme, est toujours implicitement morale car elle est dĂ©cision de penser. Pour Alain ce quâon appelle conscience spontanĂ©e nâest pas vĂ©ritablement une conscience humaine puisque lâanimal en est aussi pourvu. La conscience humaine se reconnaĂźt plutĂŽt dans la capacitĂ© quâa le sujet humain de revenir sur lui-mĂȘme comme câest le cas dans la conscience rĂ©flĂ©chie. Dans la conscience rĂ©flĂ©chie, le sujet prend de la distance par rapport Ă ce quâil a fait pour pouvoir lâapprĂ©cier, le juger ; câest en cela que la conscience est opposition de soi Ă soi. Or, dans la conscience morale, le sujet revient Ă©galement sur ce quâil a dĂ©jĂ posĂ© comme acte pour y porter des jugements de valeur. Sâil en est ainsi, toute conscience humaine se ramĂšne en dĂ©finitive Ă la conscience morale. Ce nâest dâailleurs quâĂ partir du 17e siĂšcle avec Descartes 1596-1650 que le mot conscience auquel Ă©tait attachĂ© un sens moral comme dans le langage courant, va prendre une autre signification. b Le cogito cartĂ©sien Avec Descartes, le sujet pensant devient ce Ă partir de quoi sâordonne la vĂ©ritĂ© et sâorganise le savoir. Cela signifie quâaucune connaissance du monde des objets nâest possible que pour un sujet qui pense et se saisit dâabord comme pensĂ©e câest-Ă -dire pour une conscience. Sa dĂ©marche est fondĂ©e sur le doute mĂ©thodique qui est un procĂ©dĂ© consistant Ă remettre, par Ă©tape, en question tout ce quâon a admis antĂ©rieurement afin dâĂ©tablir la vĂ©ritĂ© sur des bases solides. Descartes va ainsi douter de tout de telle sorte que, si une chose rĂ©siste au doute, il la considĂšre comme vraie. Il dĂ©cide donc de douter des sens qui sont trompeurs, des sciences qui comportent des erreurs et de tout ce qui lui vient Ă lâesprit. Il imagine mĂȘme un malin gĂ©nie » qui sâacharne Ă le tromper. Mais Ă la fin, il constate quâil y a une chose qui rĂ©siste au doute et aux machinations du malin gĂ©nie » le fait mĂȘme de douter quâil doute, lâĂ©vidence de la pensĂ©e en acte rĂ©vĂ©lant du mĂȘme coup son existence. Câest ce qui va lui permettre dâaffirmer je pense, donc je suis ». Chez Descartes, la conscience se ramĂšne Ă la fonction de penser que chacun peut dĂ©couvrir par sa propre rĂ©flexion. Une telle pensĂ©e Ă lâoeuvre est toujours accompagnĂ©e du savoir de celui qui pense autrement, quand on pense, quand quelque chose se passe en soi, on en est nĂ©cessairement conscient. Cela implique que la conscience de soi est en mĂȘme temps une connaissance de soi lâindividu est transparent Ă lui-mĂȘme non seulement parce quâil pense mais encore parce quâil a conscience de penser. Cette certitude amĂšne Descartes Ă faire du sujet une chose pensante » ou une substance pensante » radicalement diffĂ©rente du corps â quoique intimement unie Ă ce dernier. Il introduit ainsi une dualitĂ© entre le corps et lâĂąme câest-Ă -dire la conscience et lâhomme ne se dĂ©finit que par sa conscience, nâexiste que dans la mesure oĂč il est conscient de son existence pensante. c Conscience de soi et connaissance de soi La conception cartĂ©sienne de la conscience ramĂšne celle-ci Ă une intĂ©rioritĂ© propre Ă lâhomme. Câest grĂące Ă une telle intĂ©rioritĂ© que je sais mieux que quiconque du moins jâen ai lâimpression, ce que je pense ou ressens. Câest en cela aussi que je me reconnais comme un sujet unique et que je fais lâexpĂ©rience de ma solitude radicale. En rĂ©alitĂ©, je ne prends conscience de moi quâĂ partir des autres câest grĂące Ă eux que je me dĂ©couvre comme un sujet singulier, que jâai conscience de moi. Mais avoir conscience de soi signifie-t-il avoir une connaissance de soi ? Si lâon en croit Malebranche 1638-1715, le sentiment intĂ©rieur que jâai de moi-mĂȘme mâapprend seulement que je suis» ; il ne me montre pas ce que je suis. Le cogito exprime mon existence et non mon essence. Dâailleurs, le fait de vivre sur le mode de la premiĂšre personne nâimplique pas selon Kant, que la conscience soit synonyme dâintĂ©rioritĂ©. La conscience de soi nâest pas possible sans les choses extĂ©rieures au moi. Elle nâest pas une entitĂ© intĂ©rieure câest-Ă -dire une substance au sens cartĂ©sien mais ce qui permet Ă lâhomme dâunifier toutes ses reprĂ©sentations ; autrement ce qui lui permet de se distinguer du monde extĂ©rieur en rapportant tout Ă lui-mĂȘme. Chez Kant, la conscience nâest plus une substance comme chez Descartes, mais une activitĂ© ayant une fonction unificatrice. 2- Les fonctions de la conscience a La conscience comme sĂ©lection On prend gĂ©nĂ©ralement conscience des situations qui exigent un choix. Ainsi dans une tĂąche oĂč elle est sollicitĂ©e, la conscience nâĂ©voque que les souvenirs utiles Ă lâaccomplissement de cette tĂąche. La conscience est alors attention Ă lâaction et câest pourquoi Henri Bergson 1859-1941 affirme que toute conscience signifie choix ». On peut donc dire que la fonction premiĂšre de la conscience est lâadaptation de notre organisme au rĂ©el. b La conscience comme synthĂšse La conscience ne se contente pas de choisir les Ă©lĂ©ments nĂ©cessaires Ă lâaction elle les organise par une activitĂ© de synthĂšse. On distingue ainsi â une synthĂšse temporelle par laquelle, la conscience qui nâest pas figĂ©e dans lâinstant prĂ©sent, unifie le passĂ© au prĂ©sent en se tendant vers lâavenir. Câest en ce sens que Bergson dit quâelle est un pont jetĂ© entre le passĂ© et lâavenir ; â une synthĂšse perceptive par laquelle, la conscience rassemble et organise les donnĂ©es de la perception ; â une synthĂšse personnelle par laquelle la conscience unifie tous ses Ă©tats en les rapportant au moi. Câest grĂące Ă une telle synthĂšse que lâidentitĂ© personnelle est saisie malgrĂ© les changements qui affectent le corps et mĂȘme le psychisme. Au total, dire que la conscience est synthĂšse, câest dire quâelle nâest pas une simple donnĂ©e intĂ©rieure mais quâelle est une activitĂ© tournĂ©e vers lâextĂ©rieur. Câest en ce sens que la conçoit Edmund Husserl 1859-1939. c La conscience comme intentionnalitĂ© Tout comme pour Kant, pour Husserl la conscience ne se dĂ©finit pas par lâintĂ©rioritĂ©, mais par son rapport au monde. La conscience est toujours visĂ©e de quelque chose, orientation vers lâextĂ©rieur ; on ne peut ainsi penser la conscience si on lui retire son objet. Câest en ce sens que Husserl affirme que toute conscience est conscience de quelque chose ». Tout cogito sujet pensant porte en lui son cogitatum objet pensĂ© auquel il se rapporte et se distingue. Mon enfance par exemple, dont je me rappelle Ă lâinstant est bien la mienne ; elle nâest pourtant pas totalement moi qui mây rapporte en ce moment oĂč jây pense. Husserl dira que la conscience est intentionnalitĂ©, câest-Ă -dire quâil existe une distance irrĂ©ductible entre le sujet et lâobjet quâil vise, mĂȘme si cet objet est le sujet lui-mĂȘme. En dâautres termes, la conscience ne coĂŻncide jamais avec elle-mĂȘme ; elle est fondamentalement ouverture au passĂ© ou au futur. Ainsi, avant dâĂȘtre instrument dâune connaissance, la conscience est donatrice de sens. En effet, la conscience fait exister le monde pour nous, elle impose et dĂ©veloppe tout un rĂ©seau de significations autour de nous orientant notre perception du monde. Au total, par la conscience, non seulement lâhomme parvient Ă se saisir comme sujet mais encore Ă se rendre familier le monde quâil transforme pour lui confĂ©rer une signification humaine. Elle apparaĂźt ainsi comme le guide qui Ă©claire les actions humaines. Mais elle nâest pas un guide infaillible car elle ne dĂ©tient pas toute la vĂ©ritĂ© sur le sens de ses actes. Câest en ce sens que Nietzsche 1844-1900 affirme que nul nâest plus que soi-mĂȘme Ă©tranger Ă soi-mĂȘme ». Câest que selon Spinoza 1632-1677 la conscience est fortement dĂ©terminĂ©e par lâĂ©tat de notre corps de sorte que sa puissance en dĂ©pend. Karl Marx 1818-1883 lui, soutiendra que la conscience humaine nâa pas de rĂ©alitĂ© en dehors de la sociĂ©tĂ©. Câest surtout Freud qui va Ă©branler la conception traditionnelle de la conscience avec sa thĂ©orie de lâinconscient. II- LâINCONSCIENT Dans la conception traditionnelle, lâhomme est dĂ©fini par la pensĂ©e consciente câest-Ă -dire par une activitĂ© psychique oĂč le sujet est censĂ© avoir un contrĂŽle absolu de sa pensĂ©e et de sa conduite. A partir de Freud, une telle conception sera remise en cause. Pour lui, la rĂ©alitĂ© profonde de lâactivitĂ© psychique est ignorĂ©e du sujet car relevant de lâinconscient ; cet inconscient constitue mĂȘme lâessentiel de la vie psychique et dĂ©termine lâhomme de part en part. Cependant, que deviennent la libertĂ© et la responsabilitĂ© de lâhomme sâil est dĂ©terminĂ© par lâinconscient ? Nâest-ce pas parce quâil est considĂ©rĂ© comme un ĂȘtre conscient et libre quâon peut le tenir pour responsable de ses actes ? Lâinconscient nâest-il pas alors invoquĂ© pour fuir ses responsabilitĂ©s ? 1- Lâinconscient avant Freud Le mot inconscient est habituellement utilisĂ© comme lâadjectif venant dâinconscience. En tant que tel il qualifie au sens psychologique, un ĂȘtre dĂ©pourvu de conscience par nature le caillou par exemple ou momentanĂ©ment sous lâeffet de lâanesthĂ©sie par exemple et au sens moral, une personne non consciente des consĂ©quences de ses actes lâenfant, le fou ou qui se conduit de façon irresponsable et insouciante en sâĂ©cartant des rĂšgles Ă©tablies par la sociĂ©tĂ© un pĂšre de famille inconscient. Dans la perspective freudienne cependant, lâinconscient est gĂ©nĂ©ralement utilisĂ© comme un substantif un nom. Il dĂ©signe alors un domaine psychique particulier contenant des reprĂ©sentations pensĂ©es, images, souvenirs refoulĂ©es, câest-Ă -dire repoussĂ©es de la conscience. Ces reprĂ©sentations sont rĂ©gies par des mĂ©canismes propres qui se caractĂ©risent par lâindiffĂ©rence Ă la rĂ©alitĂ©. Lâinconscient ignore en effet le doute, la contradiction ou lâinterdiction. On peut se rendre compte de cette indiffĂ©rence Ă la logique de la rĂ©alitĂ© dans les rĂȘves qui paraissent dĂ©cousus, incohĂ©rents ou absurdes. En tant quâadjectif dans cette perspective, lâinconscient renvoie Ă ce qui Ă©chappe Ă la conscience tout en Ă©tant quelque chose que celle-ci peut connaĂźtre un dĂ©sir inconscient par exemple. MĂȘme si câest avec Freud que lâinconscient acquiert le statut de concept, certains philosophes avant lui en eurent lâintuition. Ainsi, alors que Descartes, identifiant conscience et pensĂ©e, ne reconnaissait pas lâexistence de lâinconscient psychique, Leibniz 1646-1716 admettait lâexistence de petites perceptions inconscientes, câest-Ă -dire des changements de lâĂąme dont nous ne nous apercevons pas ». De mĂȘme Bergson, identifiait lâinconscient Ă lâoubli par lequel les perceptions et les souvenirs qui ne sont pas utiles Ă lâaction sont chassĂ©es de la conscience. Dans tous les cas pour ces philosophes, la conscience demeure lâinstance privilĂ©giĂ©e, lâinconscient nâest considĂ©rĂ© que comme ce qui nâest pas encore conscient ou ce qui ne lâest plus. Seul Nietzsche 1844-1900 soutiendra lâexistence dâune pensĂ©e inconsciente mettant en question la prĂ©tention du sujet Ă maĂźtriser grĂące Ă la conscience, ses pensĂ©es et ses sentiments. Une pensĂ©e, Ă©crit-il Ă ce sujet, ne vient que quand elle veut, et non quand câest moi qui veux ». 2- Le psychisme humain selon Freud a Les deux topiques Dans une premiĂšre Ă©laboration de la thĂ©orie de lâinconscient dite premiĂšre topique, Freud propose de comprendre le psychisme comme la coexistence de trois instances fonctionnelles â le conscient situĂ© Ă la pĂ©riphĂ©rie du psychisme qui reçoit les informations du monde intĂ©rieur et extĂ©rieur pour les organiser dans lâintĂ©rĂȘt du sujet ; â le prĂ©conscient dont les reprĂ©sentations ne sont pas en permanence dans la conscience mais ont toujours la possibilitĂ© dây entrer ; le prĂ©conscient est situĂ© entre le conscient et lâinconscient ; â lâinconscient qui est constituĂ© de pulsions qui sont des forces anarchiques orientant lâorganisme vers la rĂ©duction dâune tension faim, agressivitĂ©, libido. De lui-mĂȘme, lâinconscient est incapable de revenir Ă la conscience parce quâune rĂ©sistance sây oppose. La rĂ©sistance est due Ă la censure qui interdit aux dĂ©sirs jugĂ©s inacceptables par la conscience morale de se manifester. La censure provoque ainsi un refoulement qui est une opĂ©ration repoussant et maintenant hors de la conscience les reprĂ©sentations liĂ©es Ă une pulsion dont la satisfaction nâest pas compatible avec les exigences morales reçues de lâĂ©ducation. Dans une seconde topique, Freud prĂ©sentera le psychisme comme le lieu dâun conflit permanent et constituĂ© de trois instances â Le Ăa, totalement inconscient, est le rĂ©servoir des pulsions et des dĂ©sirs. Il est rĂ©gi par le principe de plaisir qui pousse le sujet Ă satisfaire ses pulsions et Ă supprimer toute excitation pĂ©nible ; â Le Moi qui inclut la conscience, cherche Ă satisfaire les pulsions du Ăa tout en tenant compte des conditions imposĂ©es par le monde extĂ©rieur. Il est rĂ©gi par le principe de rĂ©alitĂ© qui le pousse en raison des dangers quâentraĂźnerait la satisfaction des pulsions et au regard de la rĂ©alitĂ© extĂ©rieure, Ă rĂ©soudre les conflits qui lâopposent au Ăa et au Surmoi ; â Le Surmoi qui est formĂ© par lâintĂ©riorisation des exigences sociales est la conscience morale, le juge du Moi. En somme, chez Freud, lâinconscient nâest pas simplement le non conscient ; il dĂ©signe une rĂ©alitĂ© positive et dynamique. Câest dâailleurs parce que lâinconscient est dynamique, câest-Ă -dire quâil produit des effets qui se manifestent, que Freud a Ă©tĂ© conduit Ă en construire lâhypothĂšse. Cette hypothĂšse sâest avĂ©rĂ©e fĂ©conde car sans elle, les donnĂ©es de la conscience qui sont extrĂȘmement lacunaires, demeureraient incomprĂ©hensibles. b Les manifestations de lâinconscient Il se passe en nous dans la vie quotidienne, des choses dont la signification nous Ă©chappe nous amenant Ă dire souvent ça me dĂ©passe, câest plus fort que moi ». Ce sont lĂ des symptĂŽmes de lâinconscient qui ne se manifeste quâen se dĂ©guisant. Si lâinconscient se manifeste ainsi tout en se voilant, câest parce quâil est de nature conflictuelle. Ces manifestations sont essentiellement les rĂȘves, les actes manquĂ©s et les conduites nĂ©vro-psychotiques. â Le rĂȘve Le rĂȘve est, selon Freud, la voie royale qui mĂšne Ă la connaissance de lâinconscient dans la vie psychique ». Le rĂȘve rĂ©sulte en effet dâun travail dâĂ©laboration au terme duquel les dĂ©sirs refoulĂ©s parviennent Ă sâexprimer mais tout en se dĂ©guisant pour dĂ©jouer la censure morale et pour ĂȘtre acceptĂ©s par la conscience. En dâautres termes, le rĂȘve est la satisfaction inconsciente et dĂ©guisĂ©e dâun dĂ©sir refoulĂ© ». Le rĂȘve possĂšde ainsi un contenu latent câest-Ă -dire cachĂ©, qui est la source du rĂȘve et un contenu manifeste exprimant de maniĂšre symbolique câest-Ă -dire plus ou moins voilĂ©e le contenu latent. En interprĂ©tant le rĂȘve on peut retrouver les pulsions qui en sont la cause. â Les actes manquĂ©s Ce sont des actes dans lesquels le rĂ©sultat visĂ© consciemment nâest pas atteint et se trouve remplacĂ© par un autre de façon inattendue. On y distingue les lapsus de parole dire un mot pour un autre, les ratĂ©s de mĂ©moire oublier un nom ou un rendez-vous, les maladresses de lâaction renverser un objet. Ce sont des conduites quâon rĂ©ussit habituellement et dont lâĂ©chec semble dĂ» Ă lâinattention ou au hasard. Mais Freud montre que ces actes ne sont ni insignifiants ni nĂ©gligeables. En rĂ©alitĂ©, lâinconscient profite dâune circonstance favorable pour se manifester en contournant le barrage que fait habituellement la censure. Par exemple le PrĂ©sident dâune AssemblĂ©e ouvrant la sĂ©ance du jour en dĂ©clarant je dĂ©clare la sĂ©ance close » manifeste ainsi son ennui inconscient. â Les conduites nĂ©vro-psychotiques Alors que le rĂȘve et les actes manquĂ©s sont pour la plupart des symptĂŽmes bĂ©nins, il existe dâautres manifestations de lâinconscient qui sont de vĂ©ritables maladies psychiques la nĂ©vrose et la psychose. La nĂ©vrose est une maladie psychique chronique nâimpliquant ni infection, ni lĂ©sion organique, ni dĂ©sorganisation de la personnalitĂ© et qui sâaccompagne pour le sujet dâune conscience douloureuse de son Ă©tat. Elle sâexplique par la situation conflictuelle entre les mĂ©canismes de dĂ©fense du Moi et les dĂ©sirs inconscients. Plus prĂ©cisĂ©ment, elle est une dĂ©fense du sujet malade contre des souvenirs intolĂ©rables liĂ©s Ă un traumatisme gĂ©nĂ©ralement sexuel subi dans lâenfance. La psychose elle, implique une rupture entre le Moi et la rĂ©alitĂ© puis une reconstruction dĂ©lirante de cette rĂ©alitĂ© en fonction des exigences de lâinconscient. Le psychotique est dĂ©lirant ou autistique mais nâa pas conscience de son anomalie. 3- Critique de la thĂ©orie freudienne La thĂ©orie freudienne du psychisme est appelĂ©e psychanalyse. Celle-ci est une mĂ©thode dâinvestigation et dâinterprĂ©tation dĂ©voilant le sens inconscient des actions, des pensĂ©es et des rĂȘves dâun sujet. Elle aboutit Ă un traitement mĂ©dical consistant Ă transformer lâinconscient pathologique suivant le principe que le retour Ă la conscience de lâinconscient guĂ©rit les troubles mentaux. Freud considĂ©rait la psychanalyse comme la troisiĂšme rĂ©volution majeure aprĂšs celles de GalilĂ©e et de Darwin Ă©branlant fortement lâidĂ©e que lâhomme se fait de lui-mĂȘme dans le monde. La thĂ©orie freudienne apprend en effet aux hommes que malgrĂ© leur sentiment de libertĂ©, ils ne disposent pas toujours dâeux-mĂȘmes. Mais câest justement au nom de la libertĂ© essentielle Ă lâhomme que Jean-Paul Sartre 1905-1980 va rejeter la thĂ©orie de Freud. Pour Sartre, lâhomme est un sujet libre parce que conscient et totalement transparent Ă lui-mĂȘme. Toutefois sa conscience qui est libertĂ©, est capable de nier sa propre transparence pour sâinstaller dans la mauvaise foi. Celle-ci consiste pour le sujet humain Ă se masquer la vĂ©ritĂ© dont il est nĂ©cessairement conscient, Ă chercher des excuses Ă ses actes. Câest ce qui se passe avec lâinconscient tel que lâentend Freud, qui nâest selon Sartre quâun processus de mauvaise foi. Celle-ci sert gĂ©nĂ©ralement dâĂ©chappatoire devant la difficultĂ© dâassumer la libertĂ© et apparaĂźt ainsi immorale ; elle est immorale puisquâelle nie la libertĂ© et du mĂȘme coup la responsabilitĂ© devant nos actes. Freud aurait pu rĂ©torquer Ă Sartre que ce dernier nâaccepte pas sa nouvelle image dâhomme et son refus de lâinconscient serait mĂȘme une preuve de lâexistence de celui-ci. Par ailleurs, la thĂ©orie freudienne connaĂźt les assauts dâune critique Ă©pistĂ©mologique câest-Ă -dire au plan scientifique de la part de Karl Popper 1902-1994. Car Freud considĂšre la psychanalyse comme une thĂ©orie scientifique parce quâelle a Ă©tĂ© confirmĂ©e par une multitude dâobservations. Or, pour Popper, le critĂšre de la scientificitĂ© dâune thĂ©orie rĂ©side plutĂŽt dans la possibilitĂ© quâon a de la falsifier câest-Ă -dire de la rĂ©futer. Sâil en est ainsi, un tel critĂšre nâest pas applicable Ă la psychanalyse parce quâelle fait tout pour ne pas ĂȘtre infirmĂ©e, câest-Ă -dire tout le contraire dâune attitude scientifique. Si on Ă©tudie de prĂšs la psychanalyse, on peut se rendre compte quâelle a rĂ©ponse Ă tout sur les actes humains quâelle interprĂšte pour leur assigner un sens. Voulant tout expliquer, elle finit par ĂȘtre une sorte de fourre-tout servant Ă expliquer nâimporte quoi. A cela on peut ajouter quâelle est fortement tributaire de lâĂ©poque et de la culture de son fondateur alors quâune thĂ©orie vraiment scientifique doit valoir dans tous les temps et tous les lieux. Au regard des critiques Ă©thique de Sartre et Ă©pistĂ©mologique de Popper, la thĂ©orie freudienne semble ne plus payer de mine. Mais est-il juste de dire que la psychanalyse vise Ă nier la libertĂ© de lâhomme ? Et dâailleurs, le fait quâelle ne soit pas une science, en fait-il une discipline moins importante dans la culture humaine ? En rĂ©alitĂ© lâobjectif de Freud nâest nullement de nier la libertĂ© mais de montrer les limites de la conscience qui se prĂ©tend totalement libre. Dâailleurs, la psychanalyse est avant tout une thĂ©rapie visant Ă guĂ©rir certaines maladies pour permettre au patient de reconquĂ©rir sa santĂ© et son autonomie, autrement lâexercice plein de sa libertĂ©. Comme lâĂ©crit Paul Ricoeur, la psychanalyse est une guĂ©rison par lâesprit, le vĂ©ritable analyste nâest pas le despote de la conscience malade, mais le serviteur dâune libertĂ© Ă restaurer. En quoi la cure, pour nâĂȘtre pas une Ă©thique, nâen est pas moins la condition dâune Ă©thique retrouvĂ©e lĂ oĂč la volontĂ© succombe au terrible ». Que la psychanalyse ait des limites sur le plan thĂ©rapeutique, câest Ă la mĂ©dicine dâen juger, elle nâen reste pas moins une rĂ©volution au sein des sciences humaines par la conception nouvelle quâelle donne de lâhomme. DĂ©sormais, pour comprendre lâhomme, cet inconnu », il faut compter avec cette thĂ©orie inaugurĂ©e par Freud. Si elle a suscitĂ© des critiques, câest surtout parce quâelle a portĂ© atteinte Ă des vĂ©ritĂ©s sur lâhomme longtemps tenues pour indĂ©passables. Lâinconscient nâen demeure pas moins le propre de lâhomme tout autant que la conscience.
Limage de soi, ce sont les caractĂ©ristiques que chacun sâattribue, câest la perception que chacun a de soi-mĂȘme. Perception qui sâĂ©la-bore Ă partir du prĂ©sent mais aussi du passĂ© et notamment de ce tissage premier de sen-sations dans le ventre de la mĂšre. Une image inconsciente du corps se forme dĂšs les pre-miers mois.
Objectif Comprendre le lien entre la conscience et la connaissance de soi. Points clĂ©s La conscience permet la connaissance de soi car elle est certitude. Cependant, cette connaissance est subjective et conditionnĂ©e. L'inconscient a un rĂŽle important dans la connaissance de soi, et s'en rendre compte nous rend plus lucide. La conscience est la facultĂ© par laquelle l'homme est capable de penser ce qu'il vit et dĂšs lors de se penser lui-mĂȘme. On pourrait donc admettre que la conscience que l'on prend de soi-mĂȘme Ă©quivaut Ă une connaissance de soi. Or, s'il ne fait pas de doute que la conscience permet de savoir que l'on est, il n'est pas assurĂ© qu'elle favorise nĂ©cessairement la connaissance de ce que l'on est. Autrement dit, le fait d'ĂȘtre conscient de soi induit-il le fait de se connaĂźtre soi-mĂȘme ? 1. La conscience rend possible la connaissance de soi a. Se connaĂźtre soi-mĂȘme est le principe de toute sagesse Chacun aspire Ă savoir qui il est. Il semble que ce soit la condition essentielle pour mener une existence sensĂ©e et cohĂ©rente. En l'absence de cette connaissance, je cours le risque de m'Ă©garer, d'entreprendre des projets ou de tenir des discours dans lesquels demain je ne me reconnaĂźtrai plus. Ne pas se connaĂźtre ou se faire des illusions sur soi conduit inĂ©vitablement Ă l'Ă©chec. b. La conscience est Ă©quivalente Ă la pensĂ©e C'est au XVIIe siĂšcle, avec Descartes, que la conscience de soi est posĂ©e comme la terre natale de la vĂ©ritĂ© », et comprise comme certitude rĂ©sistant au doute la certitude naĂźt du doute. Descartes montre que par l'intermĂ©diaire du doute, la conscience fait, en quelque sorte, l'expĂ©rience de la certitude de l'existence de soi Discours de la mĂ©thode, 1637. Descartes se propose de rejeter comme absolument faux, tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute, afin de voir s'il ne resterait point, aprĂšs cela, quelque chose en ma crĂ©ance, qui fĂ»t entiĂšrement indubitable. [...] Mais aussitĂŽt aprĂšs, je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout Ă©tait faux, il fallait nĂ©cessairement que moi, qui le pensais, fusse quelque chose. Et remarquant que cette vĂ©ritĂ© je pense, donc je suis, Ă©tait si ferme et si assurĂ©e, que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n'Ă©taient pas capables de l'Ă©branler, je jugeai que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de la philosophie que je cherchais. » Autrement dit, pour que le doute soit possible, il faut nĂ©cessairement un sujet qui doute le doute suppose, en effet, la pensĂ©e, laquelle suppose Ă son tour un sujet pensant. Descartes parvient ainsi Ă une premiĂšre vĂ©ritĂ©, Ă un premier fondement, le cogito », Ă partir duquel il va pouvoir Ă©tablir les principes de sa philosophie. c. L'introspection comme outil de connaissance de soi Cela ne suffit pas Ă me faire connaĂźtre qui je suis mais seulement Ă savoir que je suis. Pourtant, la conscience est aussi perception de ce que je vis et de ce que cela suscite en moi, des pensĂ©es, des dĂ©sirs, des Ă©motions... Il suffirait donc que je m'observe moi-mĂȘme pour pouvoir m'analyser et me comprendre. 2. La conscience ne favorise pas une connaissance de soi objective a. Les limites de l'introspection L'introspection n'est pas un instrument de connaissance de soi satisfaisant. En effet, il est toujours possible que lorsque j'interprĂšte mes actes ou mes sentiments, je me trompe. Je peux voir du courage lĂ oĂč ne rĂ©side que de la vanitĂ©, ou bien de la gĂ©nĂ©rositĂ© oĂč ne se trouve que le souci de reconnaissance. b. Les illusions de l'amour-propre Cette absence d'objectivitĂ© lorsque je m'examine moi-mĂȘme s'explique en partie par le fait que je suis Ă la fois juge et partie. Je me juge moi-mĂȘme et dans cette situation l'amour-propre interfĂšre. Comment dĂšs lors acquĂ©rir suffisamment de distance pour me considĂ©rer comme je suis et non comme je souhaiterais ĂȘtre ? c. Le conditionnement social de la conscience De plus, Marx a montrĂ© que la conscience n'est pas pure » et premiĂšre ou prĂ©existante. Ce qui est premier et qui dĂ©termine notre conscience ce sont les conditions matĂ©rielles de notre existence. DĂšs lors, parvenir Ă la connaissance de soi ne repose pas sur la conscience de soi mais sur la mise au jour des rapports dĂ©terminĂ©s qui constituent notre ĂȘtre social. Ce n'est pas la conscience des hommes qui dĂ©termine leur existence, c'est au contraire leur existence sociale qui dĂ©termine leur conscience. » Avant-propos Ă la Critique de l'Ă©conomie politique 3. La dĂ©couverte de l'inconscient rend possible l'Ă©mergence d'une conscience plus lucide a. La conscience est dĂ©terminĂ©e par l'inconscient Freud a Ă©tĂ© plus loin encore dans ce travail de destitution de la conscience comme instrument de connaissance de soi. Il a montrĂ© que la conscience est dĂ©terminĂ©e par le jeu de forces inconscientes qu'elle ignore. La psychanalyse, Ă©crit Freud, peut dire au moi Il n'y a rien d'Ă©tranger qui se soit introduit en toi, c'est une part de ta propre vie psychique qui s'est soustraite Ă ta connaissance et Ă la maĂźtrise de ton vouloir. » Essais de psychanalyse appliquĂ©e, Une difficultĂ© de la psychanalyse », 1917 b. La dĂ©marche de Freud nous donne les moyens de mieux nous connaĂźtre Il reste que mĂȘme si le moi n'est plus maĂźtre dans sa propre maison », selon l'expression de Freud, le travail de celui-ci a contribuĂ© Ă porter Ă la conscience cet Ă©tat de fait. Autrement dit, nous sommes conscients de subir les dĂ©terminations de notre inconscient. Cela ne suffit pas Ă dĂ©livrer une connaissance de soi, mais cela ouvre la voie Ă un travail sur soi sans cela impossible. c. La conscience rĂ©formĂ©e introduit Ă une connaissance de soi partielle mais lucide Nous devenons plus lucides sur nous-mĂȘmes parce que nous parvenons Ă mettre Ă jour les dĂ©terminations qui pĂšsent sur nous, y compris sur notre conscience. Ce faisant, mĂȘme si nous dĂ©couvrons que la transparence Ă soi est impossible, nous parvenons Ă rĂ©former notre conscience et Ă la libĂ©rer partiellement des illusions qu'elle nourrit. LĂ oĂč le ça Ă©tait, le je doit advenir », Ă©crit Freud Wo Es war, soll Ich werden ». Autrement dit, il s'agit de permettre Ă un sujet lucide de se constituer Ă la place d'un ĂȘtre dĂ©terminĂ© par des pulsions qui le gouvernent sans qu'il le sache. Vous avez dĂ©jĂ mis une note Ă ce cours. DĂ©couvrez les autres cours offerts par Maxicours ! DĂ©couvrez Maxicours Comment as-tu trouvĂ© ce cours ? Ăvalue ce cours !
Qhrl. 5j3ba2p9nc.pages.dev/1925j3ba2p9nc.pages.dev/2265j3ba2p9nc.pages.dev/1995j3ba2p9nc.pages.dev/495j3ba2p9nc.pages.dev/2305j3ba2p9nc.pages.dev/1885j3ba2p9nc.pages.dev/3825j3ba2p9nc.pages.dev/2945j3ba2p9nc.pages.dev/109
la conscience de soi est elle trompeuse